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MIRABIL-IA - Comment l’IA métamorphose la création

Tarifs: Gratuit

CDA

arts visuels

MIRABIL-IA - Comment l’IA métamorphose la création

Vernissage le jeudi 13 juin - 18h30 Exposition dans le cadre de Bains numériques#11, Biennale internationale des arts numériques
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Artistes : arèce vettier, collective Estampa, Ilan Manouach, Nao Tokui, Primavera de Filippi, Sofia Crespo & Feileacan K McCormick

Avec l’aide des technologies les plus récentes de l’Intelligence Artificielle, les artistes renouvellent leurs pratiques créatrices et imaginent des objets insolites, qui interpellent notre regard et notre sensibilité. Cette exposition entend rendre compte de ce profond bouleversement de la création plastique. Loin des discours qui craignent que les avancées dans le domaine de l’IA ne conduisent à une disparition de l’humain dans la création, il s’agira d’insister sur les possibles imaginatifs que l’IA offre aux artistes et sur les nouvelles modalités de coopération qui s’instaurent entre humains et non-humains.

L’exposition Mirabil-IA met à l’honneur des œuvres plastiques, vidéos et musicales réalisées avec l’aide de l’IA qui suscitent en nous émerveillement, étonnement, surprise, et permettent de saisir combien l’IA peut être source, si elle est bien employée, d’une forme de magie nouvelle. Ces œuvres se présentent comme de nouvelles formes hybrides, étranges voire dérangeantes, créant de la surprise et de la fascination, du trouble et de l’indécision. Elles ont été choisies pour la parenté qu’elles peuvent présenter avec les objets déployés par les cabinets de curiosité d’antan. Apparus à la Renaissance, très prisés au XVIIIe siècle, ces cabinets de curiosités rassemblaient des éléments insolites et surprenants issus du règne animal, végétal et minéral. Il s’agissait ainsi de célébrer la diversité du monde et la capacité de la nature à inventer en permanence de nouvelles formes. Déjouant les catégories et les frontières habituelles, créant des passerelles inattendues entre des domaines supposés s’exclure, mêlant les temporalités et les géographies, ces collections hétéroclites étaient vouées à susciter non seulement l’étonnement mais aussi un désir de compréhension et de savoir, en favorisant une pensée associative et libre. Cet imaginaire de l’assemblage composite hante l’art moderne et contemporain, que l’on pense aux collections sous forme de collages de Breton ou aux boîtes de Joseph Cornell.

Cette exposition part de l’hypothèse que l’essor de l’IA générative qui enregistre dans sa mémoire latente des myriades de formes représente un équivalent actuel du dispositif des cabinets de curiosités, notamment grâce à l’emploi des modèles de fondation, aux résultats parfois inattendus dans leur manière d’organiser le monde. La création par prompts des IA génératives relancerait en quelque sorte la fertilité combinatoire des cabinets du passé. Témoignant d’une créativité renouvelée, comme d’une capacité à provoquer des associations étonnantes, ces productions obtenues à l’aide de l’IA suggèrent des manières alternatives de classer le monde, d’orchestrer le savoir, d’explorer la nature, voire d’inventer de nouvelles taxonomies et formes de vie.

L’exposition MirabilIA s’appuie ainsi sur le travail d’artistes qui exploitent les potentialités des IA pour engendrer des assemblages inédits et stimulants, insufflant de la porosité entre art et science. Ces assemblages numériques nous troublent par la vision alternative de la réalité biologique et historique qu’ils déploient, trouble qui renvoie au caractère déstabilisant des objets présentés dans les cabinets de curiosité du passé : ils nous font, eux aussi, entrer dans la « vallée de l’étrangeté ».